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Paul Ordner marque la décennie 1930-1940 de sa patte aux côté de Pellos et bien d’autres dessinateurs sportifs qui tiennent en haleine cette époque. Il recourt à des artifices graphiques qui proches pour certains de ceux imaginés par les futuristes, accentue les effets de perspective, adopte des cadrages atypiques et asymétriques et porte une attention particulière aux postures des corps, aux expressions des visages, à la traduction de l'effort et de la fatigue et donc d'une certaine forme de souffrance, mais également à l'état psychologique du sportif, à son "mental".
Détails du produit
Fiche technique
- Année
- Ca. 1920
- Hauteur
- 80
- Largeur
- 51
- Pays
- Francia - France
- Editeur
- Imp. G Barbarin
- Conservation
- A-
- Impression
- Lithographie
- Support
- Entoilé
- Auteur
- ORDNER Paul (1900-1969)
La description
CLASSEMENT DES AFFICHES SELON LEUR CONSERVATION (en gras celui correspondant à cette affiche):
A+ Parfait état de conservation, très rare trouver un exemplaire dans cet état impeccable.
A Une affiche dans un très bon état de conservation. Il peut présenter une déchirure inestimable et il ne présente pas manque de papier dans les marges. Les couleurs sont fraîches et des taches ne se peuvent pas apprécier.
A- Elle peut présenter une marque légère de pli, de déchirure ou un petit manque de papier dans les marges. S'il présente une restauration, elle est réalisée avec succès.
B+ L’affiche peut être restauré. Les défauts sont légèrement appréciés.
B Une affiche dans un bon état de conservation. Il présente des déchirures, quelques taches et quelques manques de papier, en n'affectant jamais à l'aire cruciale du design. Les couleurs sont fraîches et l’affiche a une apparence générale très bonne.
B- L’affiche est restaurée, on apprécie quelques défauts et une légère perte de couleur dans les marques de pli.
C+ Les restaurations sont visibles.
C Une affiche dans un état de conservation régulier. Il présente des déchirures, des taches, des marques de pli et même des manques du papier qu'il peut partiellement toucher à l'aire cruciale du design, les couleurs peuvent être un peu pâles et l’affiche a une apparence régulière plutôt que bonne.
C- Demande restauration.
En partie d’origine juive, la famille a fuit la Pologne pour l’Autriche, puis vient s’installer à Paris à la fin du XIXe siècle. C’est là que naît le jeune Paul qui montre très vite une grande aptitude au maniement du crayon. Après le service militaire, Paul travaille à la Bourse de Paris grâce à son frère, Ray, et ce jusqu’aux début des années 1930 où commence pour lui une fulgurante carrière de dessinateur humoristique, sportif et politique. Grâce aux relations de son frère et à son indéniable talent de dessinateur que l'on pourrait qualifier de réaliste, Paul publie avec une facilité déconcertante ses dessins humoristiques dans de grands journaux quotidiens. Passionné de sport, il développe également cette veine qui lui donne une visibilité sans précédent, nombre de journaux sportifs illustrés et à grands tirages dans les années 1930 recourant au talent de dessinateurs de presse.
Si Paul Ordner doit beaucoup stylistiquement à son frère Ray, il se montre imbattable et très original dans sa capacité à figurer le mouvement et l’intensité du combat sportif, aptitude qui frappe nombre de ses contemporains. Une aptitude d’autant plus fascinante que le dessinateur ne réalise jamais de croquis sur le motif, mais prend des « notes » de type journalistiques, c'est-à-dire des notes textuelles, à partir desquelles il réalise ses dessins de « mémoire » une fois revenu dans son atelier. Dessins dans les journaux, couvertures d’Almanachs, caricatures, publicités, affiches, Paul Ordner marque la décennie 1930-1940 de sa patte aux côté de Pellos et bien d’autres dessinateurs sportifs qui tiennent en haleine cette époque. Il recourt à des artifices graphiques qui proches pour certains de ceux imaginés par les futuristes, accentue les effets de perspective, adopte des cadrages atypiques et asymétriques et porte une attention particulière aux postures des corps, aux expressions des visages, à la traduction de l'effort et de la fatigue et donc d'une certaine forme de souffrance, mais également à l'état psychologique du sportif, à son "mental".
Les passionnés d'histoire du sport se délecteront des nombreux commentaires associés aux illustrations présentées dans l'ouvrage, en général dans le cadre de doubles pages thématiques (par type de sport ou événements sportifs). Mais si le sport tient une place centrale dans la production de Paul Ordner (et dans l'ouvrage de Philippe Aurousseau), la politique préoccupe également l’artiste et son biographe. Paul s’inquiète à juste titre de la montée du nazisme en Allemagne et entame un véritable combat graphique contre Hitler et Mussolini en « une » du Rire notamment (qui publie également nombre de dessins hostiles au Front populaire, dont certains de Paul lui-même), mais aussi dans les colonnes du très bel hebdomadaire de gauche Marianne, fondé en 1933 et qui avait la particularité de publier en couverture des photomontages du danois Marinus. A ses côtés, Ordner fait du nazisme sa cible principale.